S’accrocher à l’espace ; Restituer l’acte de « faire œuvre »

Élisabeth Piot

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Résumé :
Les œuvres de la série “Mois” de Barry Flanagan, celle de la série “Corner Prop” ou “Wall prop” de Richard Serra ou encore les œuvres Right After et Accretion de Eva Hesse, ont en commun le fait qu’elles doivent littéralement leur tenue à l’espace et que les différentes parties qui les composent ne soient pas fixées entre elles. Cet article montrera que la non-fixité de ces œuvres et le fait qu’elles s’accrochent à l’espace pour exister me semblent être symptomatique d’une certaine ambition de présence qui transcende les exigences de la construction pérenne et se fait le chantre d’une continuité ténue entre la pratique de l’atelier et celle de l’exposition, d’une logique de perméabilité temporelle entre le geste créateur et la forme mise en œuvre.

Mots-clefs : sculpture, processus, espace, exposition, atelier, Barry Flanagan, Richard Serra, Eva Hesse, Valdimir Tatline, Henri Bergson

Présentation de l’auteur :
Élisabeth Piot est docteur en Arts et sciences de l’Art, artiste et chargée d’enseignement à l’UFR des Arts d’Amiens. Sa thèse soutenue en 2013 à l’Université de Picardie — Jules Verne, sous la direction de Ghislaine Vappereau, interroge les termes de l’expérience phénoménologique propre à la sculpture par l’entremise d’un dialogue entre l’histoire de l’art, l’esthétique et sa propre expérience de sculpteur.